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Mission Aube 1944

Saint-Félix de-Tournegat  -  Lapenne   - 1944   -  Terre de Résistance

En allant de Lapenne vers Teilhet, sur la D6 on peut voir un panneau commémorant la mission « Aube », mission de parachutages à St Félix et sur les communes environnantes. A ce propos, M. Edmond Rigail nous a fait parvenir ce texte sur la résistance dans notre commune auquel nous avons ajouté quelques autres informations venues d’historiens ariégeois.

Tout commence à Rieucros, sur le terrain de monsieur Giret Ernest au lieu-dit «Bel-air», ferme isolée à l’orée de la forêt. Début 1942, ce terrain de parachutage prend le nom de code « Pamplemousse ». Des équipes capables de recevoir les parachutages s’organisent autour d’Aimé Gos, Ernest Giret, Jules Amouroux à Rieucros et du côté de Lapenne avec Fernand Costes et Louis Rigail. En mars 1943, le premier parachutage est annoncé sur Radio Londres par cette phrase code «le peuplier perd ses feuilles». «La table a quatre pieds» annoncera le deuxième.  Beaucoup d’autres suivront. L’équipe de réception se renforce. On peut citer dans un premier temps Rivière Alexandre Balussou, Louis Dumon, Jean Sutra, Georges Bousquié, Charles Eutrope et René Bédrède.

Dans la nuit du 8 au 9 août 1944, vers 4 h du matin, la mission «Aube» venue de Blida près d’Alger est larguée au-dessus de «Pamplemousse» (Rieucros). Elle comprend six personnes, le commandant Marcel Bigeard, le major anglais William (Bill) Probert «Krypte» officier des services secrets britanniques (SOE), le lieutenant anglais Goffin, le lieutenant radio canadien Deller, le sous-lieutenant radio français Granjeaud et enfin Alphonse Canovas, (« …qui, passé en Espagne, avait rejoint l'Afrique du Nord. Canovas, mal reçu par les officiers français giraudistes d'Algérie, a préféré entrer dans les troupes anglaises. Ses connaissances en langues espagnole et anglaise et ses origines ariégeoises l'ont fait placer comme guide et interprète dans la mission Bigeard. » Claude Delpla- La Dépêche 2004)

L’équipe au sol accepte difficilement* Bigeard lorsqu’il déclare assurer le commandement des F.F.I. (Forces françaises intérieures). La discussion s’engage, le ton monte. Pas de temps à perdre à Rieucros, son curé est dénonciateur à la milice. Dans l’urgence, on décide d’amener l’équipe Aube sur la commune de Saint-Félix, à la ferme du Four, refuge provisoire mais sûr. Connaissant les risques d’un largage à Rieucros, l’équipe Aube décide de créer un terrain à proximité du Four, qui aura comme nom de code Pamplemousse-Lapenne. Un nouveau groupe de réception est créé avec notamment Roger Denat, Georges Léotard, Roger Massat, Jean-Marie Sonnac, Jean Villeroux, Marcel Andrieu, Louis Rigail et Fernand Costes.

Le 15 août (jour du débarquement en Provence), la décision de s’emparer des villes ariégeoises est prise. La ville de Lavelanet est libérée le 17 août ; puis Pamiers le 18 est occupé. Puis Foix, encore aux mains des troupes allemandes, est pris le 19 août (essentiellement par les groupes des Guérilleros Espagnols) : la préfecture du département change de pouvoir ; Saint-Girons… se bat pour sa libération. Il en est de même pour les autres communes (avec l’aide de volontaires : les milices patriotiques). De nouveaux maires sont mis en place, un nouveau préfet est nommé… (source : JJ Petris Site Histariege)

*A l’arrivée de Bigeard, le maquis était bien organisé mais manquait d’armes. Ses responsables, Ernest Giret , Abel Rous « Richard » et le lieutenant-colonel Souyris « Aubert », commandant des FFI de l’Ariège, reçoivent la mission « Aube » comme un renfort bienvenu mais ne reconnaissent pas Bigeard, militaire délégué départemental fraîchement parachuté, comme leur commandant.

Ce petit texte est un résumé de la mission Aube sur la commune, que les lecteurs aient l’indulgence de nous excuser si nous  n’avons pas cité toutes les personnes ayant participé à ces opérations.